Les troisièmes au monument FFI

Les 17 et 18 juin, les élèves de 3ème1, puis de 3ème2 du collège se sont rendus (en VTT) au monument FFI du 9 août 1944 sur la départementale D18 entre Breuchotte et La Bruyère. Sur place, les attendaient (entre autres) Mr Bernard GIRARD, maire de La Bruyère et Mr Gérard MAUFFREY, maire de La Proiselière, représentants du Souvenir français. Après quelques mots de bienvenue, ils ont commencé par rappeler aux adolescents la signification des dates du 17 juin (allocution aux Français par le Maréchal PÉTAIN annonçant l’armistice signé quelques jours plus tard avec les Allemands) et du 18 juin 1940 (Appel du Général DE GAULLE depuis Londres).   
Ensuite, ils ont évoqué l’histoire locale pendant la IIème Guerre Mondiale, les années sombres de la défaite et de l’occupation allemande avant d’en venir en particulier aux actions de la Résistance. Ils ont alors raconté la naissance et le développement maquis local Robert Félix. Composé à ses débuts d’une poignée de jeunes du secteur, âgés de 18 à 25 ans, réfractaires au Service du Travail Obligatoire et pétris de liberté, ce petit maquis a subsisté avec l’appui logistique d’une partie de la population environnante. Baptisé Robert Félix, des prénoms de deux résistants, l’un déporté et l’autre fusillé par les allemands. Robert DIRAND était le frère du capitaine Henri DIRAND dont le nom figure sur cette plaque et Félix ROUILLON, le cousin de Guy, l’organisateur des cérémonies du 09 août. Tous deux étaient originaires de la maison forestière et de la ferme du Banney près de  Luxeuil.    
Obligé à des déplacements fréquents pour des questions évidentes de sécurité, ce maquis a séjourné en Muse à Saint Bresson, à Château Grenouille, à Amont et Effreney, puis au Bois de la Grange et à la Grange Brûlée sur la commune de la Proiselière. Ses membres participèrent à de nombreuses opérations de sabotage et d’attaques telles que des convois sur les routes du Mont de Fourche et de la Gabiotte ou encore d’opérations d’incendie et de destruction tel un garage de Saint-Sauveur servant alors de dépôt d’huiles et d’essence aux allemands. Ils ont pu compter sur quelques valeureuses personnes dans la population locale qui leur apportait le soutien nécessaire et indispensable.         
Constamment sur leurs gardes, ils devaient être particulièrement attentifs au monde qui les entourait car il en allait de leur propre survie et de celle de leur groupe. Probablement par manque de « réserve » de quelques-uns d’entre eux dans un bistrot de Luxeuil, deux membres du groupe furent contraints sous la torture de guider l’ennemi vers leur lieu de stationnement. Ainsi, le 09 août 1944 vers 18h30, les troupes allemandes arrivent au lieu-dit de la Grange Brûlée où campent six résistants. Quatre d’entre eux, le capitaine Henri DIRAND, le sergent André HASSLER, les soldats Marius FARINEY et Bernard POUILLEY tombent sous les balles de l’ennemi alors que Marc MENIGOZ et Armand BROUILLARD parviennent à s’enfuir. Dans le même temps, le sergent André AMIOT, agent de liaison, arrive en bicyclette par la départementale D18 et se heurte à un groupe d’allemands positionné en lisière de forêt qui le fusillent sur le champ. Les reconnaissances postérieures de ces jeunes assassinés témoignent d’une sauvagerie et d’une brutalité sans précédent, les corps étant alignés, visages méconnaissables et crânes défoncés. Les deux fermes isolées qui ont abrité ces jeunes ont été détruites et incendiées.         
Cette exécution a connu un retentissement important dans la région où  la population s’est émue voire indignée de ces actes inqualifiables. Il fut décidé en 1947, sous l’impulsion du commandant BOIGEY avec le soutien de la ville de Luxeuil-les-Bains d’ériger ce monument en mémoire de ces cinq disparus.       
Cette période tragique correspond au programme d’Histoire des élèves de 3ème en vue de la préparation au Diplôme National du Brevet. Le contexte national de la seconde guerre mondiale, de la résistance au débarquement et à la libération du pays (et en particulier de la Franche-Comté) avaient été étudiés préalablement en cours.       
Après un moment sympathique d’échanges autour de boissons et de brioches fort appréciées, les élèves sont repartis par le bois en direction du lieu-dit de La Grange Brûlée pour se recueillir devant la stèle FFI en granit noir à l’orée du bois où sont morts les quatre résistants cités plus haut. Puis, ils sont repartis en direction par les chemins forestiers du secteur.   
Le 9 août prochain (en soirée) aura lieu la commémoration officielle du 75ème anniversaire ces événements. Tous les élèves et les parents d’élèves du collège sont invités à participer à ce moment fort et indispensable de transmission de la mémoire.